ASSOCIATION BARDE - POUR QUE BEAUCHAMP RESTE BEAUCHAMP - "Tous en forêt ! Les forestiers rencontrent les franciliens." - L'Office National des Forêts (ONF) proposait au public des balades dans les forêts domaniales d'Ile de France le mercredi 28 septembre.
Les agents de l'ONF nous ont présenté quelles étaient leurs missions et nous ont guidé dans un massif forestier exceptionnel par sa diversité sylvicole. Les participants, tous néophytes, ont pu poser toutes les questions possibles. L'article donne des précisions notamment sur certaines pratiques dans l'exploitation d'un couvert arboré et quant aux incidences sur le bien-être de la faune et de la flore.
L’ONF du Val d’Oise proposait une promenade, sur trois massifs forestiers : La forêt de Montmorency et celles de l’Isle Adam et de Carnelle, à Saint Martin du Tertre. Cette initiative, il faut le souligner, est exceptionnelle.
Certains d'entre nous ont participé à l'une d'entre elles en forêt de Carnelle à Saint Martin du Tertre (95) au lieu de rendez-vous, au cœur de la forêt de Carnelle à l’endroit nommé « pas de vache », près du lac bleu pour cette ballade, accompagnés par des experts pendant environ 2h30.
Si la visite était organisée en milieu de semaine, nous étions tout de même un peu plus d’une trentaine de personnes dont une classe d’une douzaine d’adolescents. L’ONF a été créée sous Napoléon pour restaurer un couvert arboré qui avait quasiment disparu sur le territoire français en raison de la surexploitation. Il s’agit d’un organisme d’état financé par la vente du bois produit dans les forêts domaniales de France et par des prestations pour des structures privées ou des collectivités. Un complément de financement est assuré par l’état pour l’équilibre des comptes. Sa mission est de conseiller, d’ordonner et d’assurer le suivi de tous les travaux forestiers.
Après cette brève présentation de l’ONF, au départ du « Pas de Vache », nous cheminons à travers un massif boisé de 975 hectares qui a la particularité à travers les siècles de n’avoir pas subi de « coupe à blanc » en raison de son relief particulièrement accidenté. C’est une raison pour laquelle on y trouve des arbres particulièrement âgés et remarquables par leurs dimensions. Certains chênes ont ici plus de 250 ans. Le point culminant est à 210 mètres.
L’exploitation du gypse, du sable et de la marne ont conduit à la création de plans d’eau dont le Lac Bleu, point de départ de la visite.
Le massif est principalement constitué de 8 espèces d’arbres : Chêne pédonculé, châtaigner, tilleul, , frêne, hêtre, érable plane, champêtre et sycomore et aussi de quelques autres espèces moins répandues comme le merisier, le bouleau ou le peuplier. Lors d’une étape de la visite, sont abordées les différentes techniques d’élévation de peuplements et l’intérêt à produire des troncs droits et importants en taille et en volume. Cette présentation très « forestière » appelle un certain nombre de questions de la part des visiteurs :
Pourquoi coupe-t-on un secteur de la forêt « à blanc » comme cela a été le cas pour une parcelle recouverte de châtaigniers ? L’ONF indique que dans ce cas précis, c’est une maladie qui affecte les châtaigniers, un champignon : l’Encre. La cause de l’apparition de cette maladie est double. Premièrement la plantation mono-spécifique et deuxièmement le réchauffement du climat qui conduit au développement du champignon. Ce sont les romains qui ont apporté le châtaignier en France lors de l’invasion de la Gaulle. Le remède est donc de supprimer cette espèce et de replanter des espèces originaires de la région de préférence et d’essences variées.
Une question est apportée sur les feux de forêt dans les Landes. L’ONF indique qu’à l’origine, ces vastes étendues étaient recouvertes de landes et de marécages. Ces zones incultes ont été assainies à partir du XIIème siècle par les moines qui y ont installé des pins. Ces plantations mono-spécifiques sont particulièrement inflammables en période chaude du fait des essences quelles produisent. D’autre part, il faut constater qu’il s’agit de massifs boisés privés. Pour cette raison, les propriétaires souhaitent que leurs plantations soient exploitées le plus rapidement possible. Il faut 25 ans pour exploiter une plantation de pins et plus de 80 ans pour des chênes. Aujourd’hui, tout doit aller vite ! Colbert, lui, a fait planter des chênes en Sologne pour qu’ils puissent être exploités pour la construction d’une flotte.
L’ONF nous conduit sur une parcelle de châtaigniers qui a subi une coupe « à blanc » et totalement replantée de très jeunes sujets d’espèces variées. Des protections en PVC ont été installées sur les jeunes plants pour les protéger des lapins et des chevreuils. Un échange est engagé avec les visiteurs sur l’intérêt de ces plantations, les techniques employées au fil des décennies et leurs évolutions.
Lors de l’abattage d’arbres sur une parcelle, l’environnement (biotope) est perturbé et conduit à une évolution de la faune qui s’adapte et se modifie. Un certain nombre de questions permettent aux visiteurs de mieux comprendre l’incidence du bouleversement occasionné par cette transformation et les avantages dégagés pour les mammifères en particulier mais pour la faune en général.
Parallèlement, l’ONF précise qu’elle a été sollicitée pour la création d’une forêt dans la plaine de Pierrelaye – Bessancourt. Une étude sylvicole et paysagère a été diligentée par le syndicat intercommunal créé à cet effet. Des milliers d’arbres seront plantés dans les prochaines années sur ce qui était les champs de déversement des eaux usées de la ville de Paris. Cette pratique a permis la production de légumes jusqu’au début des années 2000. Les plantations de jeunes arbres se dérouleront par tranches jusqu’en 2030.
Les visiteurs de cette journée remercient chaleureusement les agents de l’ONF qui ont assuré cette promenade.
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